Wyatt ∞ Noam

Deux vidéoconférences et une réunion, voilà tout ce qui avait accaparé Noam aujourd’hui.  Le jeune PDG ne chômait pas et s’il n’y avait que lui, il se ferait un plaisir de gifler les gens qui disaient que les dirigeants des grandes entreprises se tournaient les pouces. Hier soir encore, il avait travaillé jusqu’à 23 heures. Autant dire que ses journées lui apparaissaient interminables parfois. Fort heureusement, personne ne l’attendait chez lui, pas même un animal de compagnie. Et puis le travail lui faisait du bien, ça lui permettait d’oublier sa récente rupture avec Leona. On ne pouvait pas vraiment appeler ça une rupture en fait, puisqu’elle l’avait laissé tomber du jour au lendemain sans donner aucune explication. Après trois ans de bonheur voilà comment l’histoire s’était terminée.  Alors Noam se plongeait corps et âme dans son travail, et même si parfois la fatigue le démangeait, il restait tard ici, essayant d’avancer le plus possible et d’être le plus efficace. Et puis rentrer tard, ça lui permettait de passer le moins de temps possible seul chez lui, parce qu’il fallait avouer qu’après trois ans à vivre à deux, se retrouver tout seul du jour au lendemain lui faisait tout drôle.

A tout juste 16 heures, il venait de finir sa réunion et s’était installé à son bureau pour remplir des papiers. Il avait alors appelé sa secrétaire et lui avait demandé qu’on accompagne la jeune Wyatt McKinney à son bureau avant 17 heures. Wyatt McKinney était une jeune lycéenne qui avait candidaté chez Hope-Baxter Company afin d’y effectuer un stage. Ne sachant pas vers quelle branche se tourner, Noam avait proposé à la jeune fille de lui faire découvrir plusieurs services au sein de son entreprise. Après sa semaine passée au service de communication, Noam avait prévu de garder Wyatt avec lui la semaine d’après afin de lui faire découvrir la gestion et le management d’une entreprise. Et puis elle irait avec son frère jumeau découvrir les joies de la finance. Avant de la convoquer dans son bureau, Noam s’était bien-sûr renseigner auprès de la personne qui avait encadré Wyatt. D’après elle, la jeune fille était réactive, motivée et vive d’esprit. Elle était efficace et se montrait particulièrement à l’écoute. Alors satisfait, Noam avait prévu de débriefer de cette première semaine avec la principale intéressée.

Son téléphone sonna, il décrocha et la secrétaire lui annonça que Wyatt McKinney attendait devant son bureau. Il referma alors le dossier devant lui, se leva et alla lui ouvrir la porte. « Mademoiselle McKinney, bonjour, entrez je vous en prie. » lui avait-il dit en lui serrant la main. Il l’avait alors suivi à l’intérieur et lui avait montré une chaise d’une main. « Asseyez-vous s’il vous plait. » Il s’était alors assis à sa place de l’autre côté du bureau et avait pris son crayon dans sa main pour jouer avec. « Alors tout d’abord il faut que vous sachiez que j’ai eu des échos positifs à votre sujet. J’aimerais donc que nous parlions un peu de votre première semaine chez Hope-Baxter Company. » Il sourit à la jolie blonde et s’apprêta à prendre des notes pour le suivi du stage de cette dernière.

Noam ∞ Wyatt

Debout devant mon armoire pleine à craquer, je suis en pleine réflexion. Aujourd’hui, je passe la totalité de mon temps dans les bureaux de l’entreprise Hope-Baxter Company. D’habitude, je partage mon temps entre mes cours au lycée et mon stage dans cette entreprise. Cependant, aujourd’hui, je n’ai pas cours et je vais donc vivre une véritable journée de travailleuse. Je suis toute excitée à cette idée.
Encore plus que d’habitude, je veux être bien habillée, avec élégance. Je ne suis pas dupe, je sais que les premières impressions sont très importantes et comme il s’agit seulement de la fin de ma première semaine de stage, je suis encore dans la phase « observation ». J’observe ce qui se passe autour de moi, les différentes tâches, les différents employés mais je me fais également observer par tous. Un sourire s’affiche sur mes lèvres lorsque je trouve ce que je vais me mettre sur le dos. Je referme mon armoire puisque cela ne se trouve pas dans la mienne mais dans celle de ma sœur. Il s’agit d’une petite robe violette que j’ai offerte à Maggie pour son dernier anniversaire, dans l’idée de pouvoir lui emprunter. Je l’avoue. Je l’enfile avec des chaussures à talon noires et une petite veste de cette même couleur. Mon maquillage est suffisamment appuyé pour faire ressortir mes beaux yeux mais pas trop pour éviter que cela fasse vulgaire. Mes cheveux sont laissés détachés. Je suis prête, je prends la route avec la voiture de mon père. Cet acte de confiance est énorme. Tout le monde sait que les hommes tiennent à leurs bolides comme à la prunelle de leurs yeux.
Hope-Baxter Company représente une chance à mes yeux. Lycéenne en manque d’inspiration sur mon avenir universitaire, j’ai eu la chance d’obtenir un stage dans cette grande entreprise. Plutôt d’une nature réaliste que optimiste, je ne croyais pas en mes chances lorsque j’ai postulé pour faire partie de la vie de cette entreprise, installée à Tree Hill depuis seulement trois mois. Pourtant, c’est bel et bien une réponse positive que j’ai reçu. Du coup, consciente de ma chance, je me suis montrée motivée et appliquée dans toutes les tâches qu’on m’a confié depuis le début de ma chance. Je suis déterminée à faire bonne impression et à confirmer la confiance qu’on a placé en moi en acceptant ma candidature.
Alors qu’il est presque dix-sept heures, la secrétaire personnelle de l’un des grands patrons vient me trouver au bureau qu’on m’a attribué, m’annonçant que Noam Hope-Baxter souhaite me voir. Soudain, je suis prise d’une pointe d’appréhension. Cet entretien n’est pas prévu et je n’apprécie pas tellement les surprises. Je fais bonne mine et suit la femme âgée d’une trentaine d’années. Arrivée à son bureau qui colle celui de Monsieur Hope-Baxter, elle prend son téléphone et annonce ma présence. Une poignée de secondes plus tard, une porte s’ouvre et me laisse apercevoir Noam Hope-Baxter. Je m’avance vers lui. « Mademoiselle McKinney, bonjour, entrez je vous en prie. » Il me serre la main et referme la porte derrière moi. « Bonjour Monsieur Hope-Baxter. » Je lui décroche un sourire de politesse. « Asseyez-vous s’il vous plait. » Il me montre une chaise d’une main. Sans me faire prier, je m’y installe. Machinalement, je croise les jambes et pose mes mains jointes sur mon genou. Je le regarde prendre de quoi noter et l’écoute reprendre la parole. « Alors tout d’abord il faut que vous sachiez que j’ai eu des échos positifs à votre sujet. J’aimerais donc que nous parlions un peu de votre première semaine chez Hope-Baxter Company. » Sa première remarque me fait doucement sourire mais rien n’est gagné. Je réfléchis un instant à ce que je pourrais dire, il y a tellement à dire. Je dois être concise. « Je suis contente d’être ici. Le service communication gère beaucoup d’activités différentes, c’est très enrichissant. » Je suis impressionnée de me retrouver en tête à tête avec ce jeune chef d’entreprise qui a déjà assuré son avenir mais je tâche de ne pas en montrer un seul signe. Au contraire, je m’efforce d’être professionnelle.

Wyatt ∞ Noam

Lorsque la jeune McKinney était entrée dans mon bureau, j’avais immédiatement remarqué son élégance. Une grande blonde avec de jolis yeux clairs et un sourire ravageur, qui s’était joliment mise en valeur. J’avais mentalement souris. Elle avait le physique et l’attitude pour s’imposer dans ce milieu. Le physique faisait beaucoup dans le milieu de la gestion et de la finance, mais la manière dont on en jouait était encore plus importante. Elle était polie et professionnelle, tout ce que j’aimais. L’intérêt de prendre des stagiaires dans la boîte était double. Tout d’abord, ils nous permettaient de nous faire connaître et de montrer que Hope-Baxter Company n’était pas une entreprise fermée et inaccessible bien que prestigieuse. Mais également de pouvoir former des jeunes pour ensuite leur trouver des emplois. Il était donc important que je m’occupe au mieux des stagiaires. Son lycée m’avait envoyé un dossier de suivi dans lequel je devais mettre les services visités par la lycéenne, les tâches effectuées, ainsi que les avis du personnel encadrant. Je m’y attelais avec attention.

Toujours installé en face d’elle, je l’écoute parler. Elle se tient droite, une posture professionnelle que j’apprécie beaucoup. J’hoche alors la tête et sourit. « Je suis ravi de voir que votre première semaine vous a plu. Comme je vous le disais, les échos positifs que j’ai eus à votre sujet jouent particulièrement en votre faveur. Vous êtes la première stagiaire de Hope-Baxter Company à Tree Hill, il est donc important pour nous que vous vous sentiez bien au sein de l’entreprise. D’où cette réunion un petit peu improvisée et dont je m’excuse. Pour la prochaine, vous serez prévenu à l’avance bien évidemment. » Je souris une nouvelle fois, je n’aime pas vraiment conduire des réunions de ce genre, j’ai toujours l’impression d’avoir le pouvoir et les gens à ma merci, c’est assez inhabituel pour moi. « Vous avez donc le choix, comme cette première semaine n’était qu’une semaine d’observation si j’ai bien compris. » dis-je en consultant son dossier. « Vous pouvez donc effectuer votre seconde semaine dans ce même service, en vous impliquant cette fois-ci dans l’activité de l’entreprise. Ou alors, si ce service vous a plu mais que vous souhaitez découvrir autre chose, je peux vous proposer de passer la semaine avec Nolhan, le co-dirigeant de l’entreprise au service des finances et des compatibilités, ou bien avec moi-même, à la direction et au management. » Je souris en réfléchissant, je ne veux pas l’effrayer en lui imposant les dirigeants. «Nous avons également un service de publicité ou encore les relations internationales si vous aimez parler étranger et répondre au téléphone. Bien-sûr, votre emploi du temps ne sera pas aussi consistant que le nôtre. J’ai bien conscience que vous devez aussi suivre vos cours. » Je me laisse ensuite tomber dans le fond de mon fauteuil et fronce les sourcils, je dois organiser son stage au mieux. « Rappelez-moi combien de temps doit durer votre stage déjà ? » Je me rends bien compte que je lui apporte beaucoup d'informations d'un coup, c'est pour cela que je précise. « Vous n'êtes pas obliger de prendre la décision de suite, je peux vous donner mon adresse mail et vous pouvez m'envoyer un mail dimanche soir pour me faire part de votre décision, j'arrangerai votre semaine ensuite. »

Noam ∞ Wyatt

Ce genre de situations est inhabituel et donc, nouveau pour moi. Etant toujours lycéenne, rares sont les moments où j’ai eu l’occasion de me retrouver en face à face avec un PDG d’entreprise. A vrai dire, c’est la première fois. Je pense que je dois me montrer détachée mais pas trop et surtout, professionnelle, chose que je tâche de faire au mieux. Secrètement, je me félicite d’avoir choisi d’enfiler cette belle robe ce matin. J’ai vraiment bien fait de l’offrir à Maggie. A la minute où je l’ai aperçu en rayon, j’ai su qu’elle me serait utile. Bref. Je pense trop vêtements et pas assez, travail.
Justement, Noam Hope-Baxter reprend la parole, me sortant de mes pensées. « Je suis ravi de voir que votre première semaine vous a plu. Comme je vous le disais, les échos positifs que j’ai eus à votre sujet jouent particulièrement en votre faveur. Vous êtes la première stagiaire de Hope-Baxter Company à Tree Hill, il est donc important pour nous que vous vous sentiez bien au sein de l’entreprise. D’où cette réunion un petit peu improvisée et dont je m’excuse. Pour la prochaine, vous serez prévenu à l’avance bien évidemment. » Je hoche la tête, mouvement que je fais de manière instinctive lorsque j’assimile les informations données. Je suis ravie de voir que ce grand chef d’entreprise souhaite me savoir bien au sein de son entreprise, moi qui ne suis qu’une petite stagiaire de passage. Cela donne un côté plus humain à son poste et même à son entreprise qui est devenu un grand nom sur bien des marchés.
Les sourires sur le visage de mon interlocuteur s’enchainent, me permettant de me détendre. Il me donne l’impression de savoir ce qu’il fait tout en sachant comment le faire. En effet, il a l’air doué pour les rapports humains. « Vous avez donc le choix, comme cette première semaine n’était qu’une semaine d’observation si j’ai bien compris. […] Vous pouvez donc effectuer votre seconde semaine dans ce même service, en vous impliquant cette fois-ci dans l’activité de l’entreprise. Ou alors, si ce service vous a plu mais que vous souhaitez découvrir autre chose, je peux vous proposer de passer la semaine avec Nolhan, le co-dirigeant de l’entreprise au service des finances et des compatibilités, ou bien avec moi-même, à la direction et au management. » Les possibilités sont multiples et donc, le choix bien compliqué. J’ai beaucoup aimé ma première semaine au service communication et l’idée d’y être plus investie me plait énormément. Cependant, passer une semaine avec l’un des dirigeants de cette entreprise est une occasion à ne pas manquer. Mon esprit s’embrouille tandis que le PDG continue de lister les options possibles. « Nous avons également un service de publicité ou encore les relations internationales si vous aimez parler étranger et répondre au téléphone. Bien-sûr, votre emploi du temps ne sera pas aussi consistant que le nôtre. J’ai bien conscience que vous devez aussi suivre vos cours. » Je souris machinalement. Les relations internationales, ça pourrait être « mon truc », moi qui parle couramment deux langues : l’anglais et le suédois et qui me débrouille plutôt bien en espagnol, langue vivante qui m’est enseigné depuis plusieurs années. Cependant, cette nouvelle possibilité attrayante ne m’aide pas à faire mon choix mais consiste plutôt à le rendre encore plus ardu.
« Rappelez-moi combien de temps doit durer votre stage déjà ? » Voilà une question à laquelle je peux enfin répondre. En effet, cet entretien commençait à devenir une longue tirade de la part de Monsieur Hope-Baxter. « Un mois, Monsieur, avec possibilité de le prolonger si les deux parties sont intéressées. » Mon dieu, que je parle bien ! La facilité d’élocution du PDG semble communicative. « Vous n'êtes pas obliger de prendre la décision de suite, je peux vous donner mon adresse mail et vous pouvez m'envoyer un mail dimanche soir pour me faire part de votre décision, j'arrangerai votre semaine ensuite. » Je ne peux empêcher un léger sourire de pointer sur mes lèvres. « En effet, ça ne serait pas de refus. Vous me proposez une liste d’options toutes aussi attirantes les unes que les autres. Je ne voudrais pas faire un choix irréfléchi. » Je le regarde un moment. « Vous permettez que je prenne mon téléphone afin d’y inscrire votre mail ? » Je doute qu’il refuse mais par politesse, je préfère demander avant de le faire.