Depuis la veille, Sarah était belle et bien arrivée à Tree Hill, après plusieurs heures d'avion, mais aussi de bus. Le trajet avait été très long et, dés qu'elle avait posé le pied dans sa chambre d'hôtel qu'elle louait en attendant de se trouver un logement, elle s'était couchée. Mais, à cause du décalage horaire, elle ne dormait plus de 3h du matin. Elle allait devoir rester éveillée jusqu'à une heure décente pour pouvoir se coucher afin de prendre le rythme de ce pays. Après avoir regardé le temps par la fenêtre de sa chambre, la petite française s'était habillée simplement, un slim gris, un débardeur ainsi qu'un gilet un peu épais avant qu'elle ne récupère son sac qu'elle glissa sur son épaule. Il n'était que 7h30, mais elle en avait marre de tourner en rond dans son lit ET dans sa chambre. Alors, autant en profiter pour aller visiter un peu la ville.

Après avoir passé un parc, un terrain de basket où elle s'était installée quelques instants sur une de ces tables de pique-nique, la jolie brune avait atterri dans les rues de Tree Hill. Elle regardait alors les vitrines des boutiques qui n'étaient pas encore ouvertes, ou bien ouvertes depuis peu. Un peu plus loin, dans la rue, elle vit de la lumière sortir d'une vitrine. En s'approchant, elle découvrit qu'il s'agissait d'un café : le Karen's Café. Elle regarda alors sa montre, il était l'heure d'un bon petit déjeuner non ? Elle entra alors dans la boutique, et se dirigea vers le comptoir. Après avoir salué chaleureusement la serveuse, elle lui demanda un chocolat chaud. Cette dernière lui proposa une part de tarte, qu'elle accepta, et lui proposa d'aller s'installer, qu'elle lui apportait tout ça dans quelques minutes. La jeune femme hocha alors la tête, prenant le journal posé sur le comptoir, dans le but de voir s'il proposait des appartement dans ses moyens, et se retourna afin de trouver une chaise où prendre place. Il n'y avait pratiquement personne pour l'instant, même s'il n'était pas si tôt que ça en réalité. Ses yeux s'arrêtèrent sur un jeune homme en train de lire un magazine, il lui était étonnamment familier, mais ce ne pouvait pas être possible puisqu'elle n'avait jamais voyagé aux États-Unis, et donc, que ses amis étaient en France. Elle plissa légèrement les yeux, tout en réfléchissant d'où elle pouvait bien le connaître, jusqu'à ce qu'un éclair traverse subitement ses yeux. C'était impossible. La jolie bretonne s'approcha alors, un peu hésitante, mais elle voulait confirmer ses pensées.

Bien sûr... il ne la reconnaissait pas. En même temps, c'était elle qui l'avait remarqué, le plus discrètement possible, pendant plusieurs années, avant de tout lui avouer. Mais il ne l'avait réellement vu que quelques minutes. Le temps de la repousser gentiment. Donc, c'était normal qu'Anaël ne la reconnaisse pas. Malgré tout, Sarah avait presque espérait que ce ne soit pas lui. Qu'elle se soit simplement trompée, et qu'il s'agissait de son sosie. Car, après tout, on avait tous un sosie quelque part. Pourquoi aurait-elle préféré s'être trompée ? Tout simplement parce que maintenant, face à cette question et son oublie sur sa personne, elle ne savait pas vraiment quoi répondre... Un "Je suis Sarah, tu sais, la fille qui t'a avoué ses sentiments avant que tu ne t'envoles pour je ne se sais où...". Non... Elle n'allait pas lui dire ça. Elle n'était pas du genre timide, mais là, pour le coup, ce n'était pas le genre de chose qu'elle se sentait capable de dire.-

"Oui, on se connaît. Enfin...", la jeune femme secoua légèrement la tête, trouvant cette situation bizarre (pour elle en tout cas), passant une main sur sa nuque comme à chaque fois qu'elle se sentait mal à l'aise. "Bref. Je suis Sarah. On a été dans la même école de danse à Paris.", elle rajouta avec un léger sourire, après tout, peut-être qu'il ne se souviendrait pas d'elle et que du coup, il n'y aurait pas de malaise.

La jolie brune roula doucement le journal entre ses doigts, afin de "s'occuper" les mains. Elle pinça légèrement ses lèvres. Pourquoi avait-il fallu qu'elle vienne le déranger ? Oui, elle avait la réponse à cette question : elle avait été curieuse de savoir si c'était bien lui dans un premier temps, et, s'il s'avérer qu'il s'agissait bel et bien d'Anaël -ce qui au final, avait été le cas-, elle était contente de trouver un français ici, et, étonnamment, même si elle n'avait pas particulièrement d'affinité avec le jeune homme, elle se sentait un peu plus rassurée (dans ce pays qu'elle ne connaissait pas, avec des gens qu'elle ne connaissait pas non plus), d'avoir quelqu'un qui lui était familier.

La jeune femme, après qu'il l'ait autorisé à s'installer à la même table que lui, accepta, même si elle devait avouer qu'elle avait un peu hésité car elle sentait qu'elle allait être encore plus gênée si Anaël venait à se souvenir d'elle. Dans un sens, cette "perte de mémoire" de la part du jeune homme était tout à fait la bienvenue. Elle s'installa alors sur la banquette en face de lui en le remerciant, croisant ses jambes en posant le journal qu'elle avait pris pour lire les annonces immobilières, sur la table.

Cette fameuse "perte de mémoire" ne dura pas bien longtemps, et, Sarah ne put s'empêcher un très léger rougissement lorsqu'il lui indiqua qu'il venait se souvenir d'elle à l'instant. Voilà, la partie gênante qu'elle espérait éviter venait d'arriver... Tant pis. Elle avait pris son courage à deux mains quelques années plus tôt et avait simplement regretté de ne pas l'avoir fais avant. Donc, elle ne devait pas avoir honte si.-

"Hum oui... C'est ça.", la jolie brune lui dit avec un léger sourire que l'on pouvait qualifier de gêné, puisque c'était un peu le cas malgré tout. "Alors, qu'est-ce que tu fais ici ? Je ne pensais pas tomber sur quelqu'un de Paris en venant ici."

La jeune danseuse lui demanda, voulant changer de sujet concernant les sentiments dévoilés qu'elle avait eu pour lui quelques années plus tôt, tout en croisant ses bras sur la table après avoir passé une main dans ses cheveux. La serveuse lui apporta sa part de tarte et son chocolat chaud à ce moment-là, et Sarah la remercia avec un petit sourire comme elle en avait tant l'habitude. Debout depuis trois heures du matin à cause du décalage horaire avec la France, ce petit remontant lui ferait le plus grand bien. Elle espérait se faire rapidement à ce nouveau rythme, et tenterait de rester éveillée jusqu'à une heure convenable pour dormir. Heureusement, aujourd'hui elle ne travaillait pas, n'attaquant que dans trois jours. Le temps, espérait-elle, de trouver un logement plus adapté pour elle qu'une chambre loin d'être parfaite, dans un hôtel qui correspondait à son budget. Heureusement qu'elle était assez économe et qu'elle avait réussi à mettre de l'argent de côté durant ces dernières années afin de payer toutes ses dépenses sur le sol américain.