Aujourd'hui j'étais de repos puisque je venais d'enchaîner deux jours de travail non stop à la caserne, ce genre de 'week-end' n'était pas une première. Et en soit cela ne me dérangeais pas plus que ça, nous pouvions nous reposer facilement entre les interventions, ou alors s'occuper. Pour ma part je passais souvent mon temps entre la salle de repos et la salle de sport. Ca me permettait de me changer les idées, et ces derniers j'en avais grandement besoin. Il faut dire que si j'avais insisté pour reprendre le travail vite afin de ne pas trop pensé à Callum et sa perte. Revenir sur le lieu de travail que nous partagions ne m'aidé pas réellement, au contraire. Nous avions passé tellement de temps ensemble. Il faut dire que l'on se connait depuis des années. Aussi loin que je puisse me souvenir Callum avait toujours fait partie de ma vie. Désormais les seules choses me rattachant à lui se limitaient à mon travail et Chloé, celle qui fut sa fiancée. Je passais d'ailleurs énormément de temps avec elle. Souhaitant l'aider à aller mieux, a reprende goût à la vie, et surtout ne pas se laisser tomber dans la déprime. Chloé était encore jeune, et avait la vie devant elle. Et puis me retrouver avec elle à l'aider, m'aider également plus ou moins. J'avais l'impression qu'elle était la seule à réellement comprendre cette perte.
Callum n'était pas le seul avec qui j'avais passer une bonne grosse partie de ma vie, les jumeaux Hope-Baxter étaient également de la partie. Nous étions peut-être plus proche de Nolhan avec qui nous avions passé bon nombre d'après-midi. Mais l'amitié et la cohésion de notre petit groupe s'était subtilement arrêté lorsque Nolhan et Noham étaient parti pour Glasgow. J'avais eu beaucoup de mal a digérer leur départ. Certes nous avions tenté de resté proche malgré l'éloignement, tenté de garder contact. Mais il fallait s'y attendre, à force nous nous étions réellement éloigné. Chose qui ne m'avais pas vraiment aidé à passer outre, et accepter leur départ.
Callum avait été bien plus tolérant que moi. J'étais d'ailleurs heureux que ma relation avec lui n'ai jamais connu de réel problème, nous étions comme frères. Il avait toujours eu le coeur sur la main. La preuve lorsque ils étaient revenus en ville il y a de ça plusieurs mois maintenant. Callum avait tenté de nous rapprocher de nouveau. Je crois qu'il était plutôt bon dans le domaine, puisque à force de persuasion nous avions recommencé à nous voir. Malheureusement, en apprenant le décès de Callum quelques semaines plus tard, tout s'était envolé, j'avais reporté mon ressenti sur Nolhan et ne voulait plus le voir. J'avais beau savoir qu'il n'y était pour rien, cela ne m'empêchais pas de lui en vouloir. Pendant un moment Nolhan avait tenté de me voir et de m'envoyer plusieurs messages, et à force de voir qu'il n'obtenait aucune réponse de ma part il avait finit par lâcher l'affaire, ce qui dans un sens ne m'avais pas dérangé.
J'avais profité de ma journée de repos pour faire une grasse matinée, j'avais émergé vers onze heure, et après une bonne douche j'avais traîné un peu dans mon appartement. Finalement vers quatorze-heure j'avais commencé à me préparer à manger. Pendant la préparation de mon repas, j'entendis des coups sur ma porte d'entrée. J'avais froncé légèrement les sourcils, je n'attendais pas de visite. Mais malgré tout je m'étais essuyé les mains et rendu jusqu'à mon entrée. En ouvrant la porte je dois avouer que j'étais plutôt, je m'étais attendu à tout, sauf à la présence de Nolhan. « Nolhan? Qu'est-ce-que? » lâchais-je alors, toujours surpris de sa présence face à moi. Cela faisait maintenant plusieurs jours que je n'avais eu aucune nouvelle de sa part.

En allant ouvrir m porte je m’étais attendu a tout, sauf à trouver Nolhan de l’autre côté. Pour être honnête je ne pensais pas le voir venir un jour. Et mon honnêtement fut tel que je fus incapable de terminer ma phrase, mais je pense qu’il avait compris ce que je voulais dire. Je ne savais pas trop pourquoi il était là, la raison de sa présence. Mais une chose est sûre, je n’avais aucune envie de me prendre la tête aujourd’hui. Que ce soit avec lui, ou quiconque. J’étais supposé de passer ma journée de repos tranquillement, et surtout ne pas faire grand-chose de ma journée. J’arquais finalement un sourcil, attendant qu’il ne finisse par dire quelque chose. Ce qu’il ne tarda pas à faire. « Je… J’aimerais qu’on parle & qu’on arrête de s’ignorer pour rien » Je ne bougeais toujours pas d’un pouce, fronçant finalement les sourcils. Il est vrai que j’avais sans doute agit de manière excessive à l’époque, mais toujours est-il que même si il l’avait fait pour de bonne raison je n’avais pas accepté son départ. Je ne dis rien, attendant simplement qu’il termine ce qu’il avait à me dire. « Il y a plus grave qu’une brouille vieille de 4 ans non ? » Dans un sens Nolhan n’avait pas tord, la preuve étant Callum nous avais quitté depuis plusieurs jours. Et je pouvais également m’en rendre compte lorsque je prenais mon service, ce que nous pouvions voir par moment n’était pas facile à vivre. Le soucis étant que si j’en voulais à son frère et lui-même, c’était surtout parce que en dépit de nos tentatives pour garder contact nous avions finis par nous éloigner. Et j’en voulais peut-être à Nolhan parce qu’il n’avait pas eu de mal a garder contact avec mon meilleur ami. Je savais bien que j’avais mes tords également, je m’étais moi aussi éloigné dans un sens.
« Je peux entrer ? » Nolhan me tira de mes pensées, me faisant réaliser que effectivement, je n’avais toujours pas bougé d’un pouce et surtout qu’il se trouvait toujours sur le pas de ma porte. Je jetais alors un coup d’œil dans mon appartement, avant de soupirer un instant avant de me tourner de nouveau vers Nolhan. « Je sais que si Callum était là il me ferait la morale si jamais je te claquais la porte au nez. » commençais-je alors, toujours pas sûr de ce que je voulais faire. Mais je savais pertinemment que c’est une chose que mon meilleur ami n’aurait pas toléré, la preuve étant qu’il avait tenté de nous rapprocher. Je me décalais finalement, ouvrant par la même occasion un peu plus la porte. « Entre. » concluais-je finalement, refermant par la suite la porte derrière lui. Lui faisant signe de se rendre dans le salon. « Tu veux boire quelque chose ? » repris-je alors, nous étions peut-être en froid en ce moment, mais je n’en perdais pas mes bonnes manières pour autant. J’avais accepté qu’il entre, alors autant me comporter comme un bon hôte.

Honnêtement, je ne savais pas trop quoi pensé de la tentative d’explication de Nolhan, j’avais plutôt l’impression qu’il ne savait pas lui-même quoi dire. A croire qu’il ne s’attendait à ce que je ne sois pas chez moi, ou encore que je le referme directement la porte au nez. Réfléchissant à ce qu’il était entrain de me dire, je me demandais d’ailleurs si justement, il ne serait pas mieux pour que je referme la porte et retourne a mes occupations. Malgré tout en continuant de réfléchir, je savais pertinemment que mon défunt meilleur ami n’accepterait pas ce geste. Voilà pourquoi après l’avoir fait remarquer à haute voix, je m’étais décalé afin de laisser entrer Nolhan chez moi. Chose faite, et après avoir refermé la porte derrière lui, je lui avais demandé si il voulait quelque chose, désormais je n’avais plus qu’à agir comme un bon hôte, je l’avais d’ailleurs en même temps invité à rejoindre le salon qui se trouvait juste à côté. « Oui, ce que tu as. De l’eau, une bière, enfin peu importe » Une fois sa réponse obtenu, je m’étais donc rendu dans la cuisine, jetant un coup d’œil dans le frigo, je finissais par en sortir deux bières. Tout en refermant mon frigo, je tombais sur une photo de Callum et moi en tenue, et pas très loin une photo où nous étions tous les quatre avec Nolhan et Noham. Photo que Callum avait rajoutée lorsqu’il était venu pour la dernière fois dans mon appartement avant sa mort, soit disant pour me faire une piqure de rappel du bon vieux temps. Je soupirais alors, avant d’ouvrir les deux bières, et de rejoindre à mon tour dans le salon. En arrivant je donnais sa bière à Nolhan, l’invitant par la même occasion à s’asseoir. Chose faite, je prenais une gorgée de ma bière. Un silence plus ou moins gênant s’était installé entre nous, nous ne savions pas vraiment quoi dire, et je suppose qu’il n’avait pas prévu que j’accepterais de le laisser entrer, enfin pour être je ne savais pas trop à quoi été du ce silence. Sûrement à cause du froid qui durait entre nous. « Comment tu vas toi depuis la dernière fois ? » C’est finalement lui qui avait décidé de briser le silence. Je soupirais une seconde fois, reprenant une gorgée de ma bière pour porter ensuite mon attention sur Nolhan. « Mieux, mais c’est pas facile. Et toi? » répondis-je alors finalement. Me rappelant par la même occasion que nos derniers rapports avaient été plutôt houleux, en grande partie parce que je lui en voulais toujours.