he's coming for me (thogan)

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Il enroula sa serviette autour de sa taille et sortit de la cabine de douche. Avec un sourire moqueur, il observa ce que le miroir lui renvoyait, c’est-à-dire lui-même à demi nu. Il était vrai, sans se mentir, qu’il n’était pas du tout mal foutu, c’était un fait, mais il ne s’en ventait jamais ; à la limite, il concluait sur un « c’est grâce à l’entrainement », l’air de dire que ce n’est pas du tout volontaire. Il passa une main dans ses cheveux et prit son portable laissé distraitement sur le bord du lavabo. Il ne fut pas surpris de voir qu’Eve lui avait envoyé à peu près, plus ou moins, approximativement, une dizaine de messages. Il répondit simplement puis sortit de la pièce. Il hésita à s’habiller directement puis traîner un peu sur son piano, mais il se décida finalement à sortir sur le balcon, ce qui n’a rien à voir avec son idée initiale. Il se posa sur une des chaises en plastique et regarda les plates-bandes de fleurs quelques mètres plus bas. Il possédait un des appartements du rez-de-chaussée, et était tout près du sol et de la verdure, on aurait presque pu croire qu’il avait un jardin. Il ramassa le paquet de cigarette qu’il laissait tout le temps dans le petit meuble du balcon, en sorti une et l’alluma. Sans penser à grand-chose d’autre, il se mit à tirer quelques bouffées. Le froid commençait à se pointer et il frissonnait de plus en plus ; il fit donc un court aller-retour jusqu’à sa chambre pour enfiler vite fait un pull et un jean, rien de bien extravagant.

Il écrasa la cigarette enfin finie dans son cendrier et se posta contre la rambarde en fer noirci. Il regardait sans aucun grand intérêt la mince végétation que l’on pouvait voir. Il était vrai qu’en plein centre-ville, les arbres et les massifs fleuris n’étaient pas monnaie courante, bien que peu rares tout de même. Il tourna la tête qui commençait à lui peser, son cou encore un peu courbaturé par l’entrainement de cette après-midi. C’est en regardant à droite qu’il aperçut une voiture garée à l’angle de l’immeuble, fenêtre baissée. Un jeune homme, brun, le fixait depuis le véhicule. Il le connaissait, il l’avait déjà vu, il savait qui il était. Thomas. Dans un mélange d’étonnement et d’incompréhension, il fit quelques pas en avant pour mieux voir. Effectivement, c’était bien lui. Il sortit son portable et regarda dans ses contacts s’il n’avait pas, par le plus grand des hasards, son numéro, et il s’avérait que oui. On avait dû lui donner ou il l’avait récupéré pour une histoire de devoir à faire sûrement. « C’est toi dans la voiture ? Qu’est-ce que tu branles ? », il appuya sur le bouton « envoyer ». Il attendit, patiemment, continuant de le fixer en retour, non seulement pour voir s’il répondait mais aussi pour essayer de distinguer plus clairement s’il s’agissait vraiment de lui. Au bout d’un court quart d’heure, il renvoya un nouveau message ; « Thomas si c’est toi, répond moi. ».

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« Bonne nuit Thomas. » Bonne nuit, oui. Thomas avait tourné le regard vers sa mère, le décrochant enfin de son téléphone, lorsqu'elle avait prononcé ces mots. Il n'allait pas dormir, alors le bonne nuit était de trop. Elle le regardait encore comme s'il était qu'un petit être fragile, comme s'il fallait le protéger parce qu'il n'avait pas de système de défense. Et dans le fond, ça se voyait : elle se demandait s'il allait bien. Mis à part le fait qu'il harcèle en quelques sortes un autre adolescent, il allait bien. Il était juste mentalement pas très bien. Mais ça, sa mère le savait. Il n'avait jamais rien ressenti et ça n'allait pas commencer maintenant, pas après tant d'années. « Pas bonne nuit non, je sors. » Il l'avait vu le regard de sa mère qui s'était décomposé sous ses mots. Il avait mit son téléphone dans sa poche après l'avoir verrouillé sur la photo de Logan, il était encore à l'observer. C'était horriblement habituel. Il avait attrapé son appareil photo et ses clés de voiture, et si facilement il était sorti. Il était totalement sortit, même. Il était sortit de chez lui, et il avait enfin respiré. C'était comme si l'air de chez lui bloquait ses poumons et l'empêchait de respirer convenablement. Dans le fond, c'était même un peu le cas. Il se sentait toujours oppressé, observé, rien ne semblait pouvoir bien aller lorsqu'il était dans ce foutu endroit. Rien, pas même s'il faisait l'effort d'essayer d'aller bien. Ce n'était pas quelque chose de possible, parce que loin de lui, rien ne pouvait même tourner rond. Alors il avait décidé de se rapprocher de lui, pour pouvoir respirer correctement. Il avait prit sa voiture, et il avait roulé jusqu'à cet endroit. Il s'était arrêté, et il avait regardé par la fenêtre de sa voiture pour essayer d'apercevoir l'appartement de Logan. Il l'avait assez rapidement trouvé et il ne l'avait pas lâché du regard en avançant sa voiture, au contraire même. Ouvrant finalement la fenêtre il avait prit son appareil photo pour le prendre en photo à travers la fenêtre de la salle de bain. Le bon plan pour lui, au final. Il se sentait mieux lorsqu'il était à prendre ce genre de photo, même si Logan n'était probablement pas d'accord avec ça. Posant ensuite l'appareil photo en le voyant sortir, il s'appuyait contre la fenêtre de la voiture et soupirait en sentant son téléphone portable vibrer dans sa poche. Secouant la tête, il ne fit pas attention avant de le sentir vibrer une seconde fois. Détachant une seconde son regard de Logan, il déverrouillait son téléphone pour regarder les messages. Se mordant les lèvres, il regardait de nouveau Logan pour ensuite reposer son regard sur le téléphone, s'appuyant correctement dans son siège pour répondre tout simplement par SMS. « Voiture ? En réalité, y'a qu'un seul truc que je branle mais ça tu veux pas savoir, crois moi. » Il savait dans le fond qu'il était complètement grillé à cet instant, qu'il savait probablement déjà que c'était lui mais merde, il pouvait quand même essayer de se sauver un minimum.

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Il continuait de maintenir son regard sur le brun dans sa voiture. Maintenant, après l’avoir regardé sous toutes les coutures, il était certain qu’il s’agissait bel et bien de Thomas, rien de bien surprenant au final. Bizarrement, il ne détachait pas ses yeux de lui, il trouvait un certain intérêt dans l’observation en détail des traits du jeune homme, à travers sa fenêtre, en pleine nuit sur son balcon. Il ne savait pas pourquoi, mais d’une manière ou d’une autre, c’était indéniable, ils étaient comme d’eux aimants : irrésistiblement toujours poussés l’un vers l’autre, attirés, attachés par un lien invisible mais fort. Ses pensées dérivaient, il avait probablement promis à Eve de l’appeler, comme d’habitude, mais allait-il vraiment le faire ? Il n’allait pas lui envoyer un SMS pour lui dire qu’il ne le ferait pas, elle comptait sur lui, c’était à peu près le seul caprice qu’elle entretenait après quelques mois de relation ; enfin si on pouvait appeler cela un « caprice ». Enfin bref, il dérivait. Son portable vibra, peut-être était-ce justement sa petite amie. Cela ne l’était pas, ce n’était que Thomas qui lui répondait enfin. Il réprima un sourire à la lecture du message et leva les yeux vers le jeune homme qui rangeait tout juste son portable. Too bad dear. Il répondit aussi rapidement. « Guy, je t’ai vu, je sais que c’est toi. » Il appuya une première fois sur la touche envoyer. Il rajouta aussitôt : « Et non je ne veux pas boire ce que tu branles. » Il verrouilla alors son portable.

Il sentit dans son estomac une sensation d’insatisfaction. Quelque chose clochait, il avait foiré quelque chose, oublié un truc, mal fait un devoir… Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Il avait oublié de répondre à Eve ? Il revérifia ses messages ; non ce n’était pas ça. Il jeta un coup d’œil aux derniers messages envoyés, et alors il comprit. Il avait marqué « boire » au lieu de « voir ». Gêne. Il s’empressa de corriger tout cela. « Je voulais dire voir. Voir. V-O-I-R. Foutu correcteur automatique. » Il commençait à prendre goût au fait de lui envoyer des messages, c’était assez amusant, sympathique – quand même un peu bizarre si on tient compte du fait qu’il était en train de l’observer de sa voiture au coin de l’immeuble. Très bizarre. Il continua donc. « Pas que je veuille boire non plus, qu’on se mette bien d’accord. » Leur conversation commençait à devenir plus qu’étrange, mais ça restait dans le thème de leur relation, plus que… surprenante. Disons qu’il avait surpris plusieurs fois le brun l’observer et le prendre en photo dans différents endroits, et encore ce soir-là. Il envoya un dernier SMS : « Sors donc de ta voiture que je te causes face-to-face à propos de deux-trois trucs. » - entre autre le fait que ceci s’appelle du « harcèlement ».

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Répondre aux messages de Logan. Non, ça sonnait faux dans sa tête. Il avait comme l'impression de parler à quelqu'un qu'il appréciait, qui lui ressemblait, mais ce n'était pas lui. Parce que lorsqu'il était face à Logan, son cœur battait beaucoup trop vite, sa respiration s'accélérait beaucoup trop et ses poumons refusaient de le laisser inspirer. Par conséquent, ça ne pouvait pas être Logan, l'être avec qui il communiquait par messages. Son téléphone vibrant de nouveau, Thomas le regardait immédiatement et posait de nouveau son regard sur le jeune homme. Il l'avait grillé, il le savait de toute façon qu'en parlant par messages avec lui en l'observant, il ne pouvait pas rester assez discret. Souriant, il se redressait dans son siège, enlevant sa ceinture pour se placer correctement et enlevant finalement le contact. Lisant le second message, Thomas eut un geste de recul et relevait immédiatement le visage, tournant le regard vers le garçon en penchant la tête. Regardant le message de nouveau pour le relire plusieurs fois, il sentit presque ses joues virer au rouge de plus en plus, à chaque relecture. En lisant la correction que fit Logan, un soupir de soulagement sortit de la bouche de Thomas qui relâchait sa respiration qu'il avait presque directement retenue en lisant. C'était peut-être pas très intelligent de parler de ça à Logan, dans tout les cas. « Ok, alors confondre voir et boire, y'a quoi qui t'es passé par la tête juste comme ça ? » Il n'y croyait pas à l'excuse du correcteur automatique, il l'avait fait tellement de fois que ce n'était plus qu'une excuse pour lui. Rien ne pouvait le faire changer d'avis en plus de ça. Son dernier message le mit plutôt mal. Il regardait le message quelques secondes avant de remonter la fenêtre teintée jusqu'en haut pour être certain que Logan ne le voit plus. C'était comme le moment le plus gênant du monde pour lui. Il savait que s'il allait devant lui pour lui parler en face, il allait probablement bégayer ou parler tout doucement et c'était plutôt désagréable. Soufflant un coup, il finit par écrire sur son téléphone juste quelques mots pour lui envoyer. « Ok, j'arrive. Mais pourquoi ? » Retirant ses clés du contact de la voiture, il ouvrit ensuite la porte pour sortir et la fermer à clé. Il restait dos à lui pourtant, s'appuyant sur la porte pour essayer de rester calme et de ne pas déjà se mettre à flipper. S'approchant ensuite du balcon de Logan, il posa son regard sur la porte d'entrée avant de hausser les épaules et de s'accrocher à la barrière du balcon du jeune homme, y grimpant pour ensuite passer par dessus, se pointant juste tout pile devant lui. Le regardant, Thomas haussa les sourcils, sentant déjà son cœur accélérer incroyablement vite. Il soupira doucement avant de parler d'un ton beaucoup plus bas. « Salut. »

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Il avait rangé son téléphone dans la poche arrière de son jean et regardait sans aucune réelle expression particulière. Un calme plat, seulement, régnait sur son visage. Il attrapa la chaise nonchalamment et la posa devant la rambarde, ayant comme but de ne pas se fatiguer à rester debout tout en gardant un œil sur le brun dans sa voiture, au coin de l’immeuble. Il avait encore du mal à se dire qu’il était là, et qu’il avait réellement eu comme but de simplement le regarder vivre. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait. Au fond, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ça ne le dérangeait pas plus que ça ; Thomas arrivait même parfois à le prendre à son jeu. Il se surprenait parfois lorgner un peu trop dans la chevelure du jeune homme, à regarder chaque veine, chaque détail de sa peau comme s’il était le sujet d’une expérience. Il se surprenait parfois à écrire son prénom sur ses cahiers au lieu d’écrire le cours. Il développait comme une sorte d’obsession pour lui, et il trouvait ça bizarre. Il ne le voulait pas. Il était en couple, amoureux… A priori. Il serra les dents. Il était tellement partagé, il ne comprenait plus ce qu’il ressentait, ce qu’il voulait. Il ne comprenait pas sa relation avec Thomas. Son portable vibra, un SMS du brun. Il releva la tête et remarqua alors que la fenêtre avait été remontée, plus aucun moyen de voir son visage. Il trouvait ça, d’un côté, moins perturbant pour lui. Ce gars lui donnait mal à la tête. « Tu verras bien. », répondit-il simplement.

Une porte claque, il relève la tête. Lentement, il regarda Thomas se rapprocher progressivement de son immeuble ; il regrettait de plus en plus de l’avoir demandé de venir. Il le mettait mal à l’aise, il le gênait. Il était comme en pleine transe lorsqu’il était dans les parages, il ne contrôlait plus ses dires, ses faits, ses gestes. Il le haïssait, fort. Et pourtant, c’était impossible de le haïr, son subconscient en avait décidé autrement. Il en pleurerait de rage. Il suivit la montée du brun par le balcon, il avait apparemment décidé que la porte était de trop. Il se retrouvèrent face à face, un léger silence s’installa. Il finit pourtant par lâcher un « salut » peu convaincant, il se contenta d’y répondre par un hochement de tête. Un nouveau silence. Il se demanda s’il devait vraiment lui parler de ce qu’il voulait lui parler à la base. Il se sentait comme privé de sa voix, comme dégonflé, comme si Thomas aspirait ses forces. Il se décida enfin à sauter le pas. « Faut qu’on parle. » Il prit une grande inspiration, généralement porteuse de mauvaise nouvelle. « A quoi tu joues ? Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi tu continues sans cesse à me poursuivre partout, jusqu’à chez moi ? Que fais-tu des tonnes de photo que tu dois avoir de moi dans ton portable ? J’en ai assez, Thomas. Lâche-moi, stop, passe à autre chose, trouve quelqu’un d’autre. » Il fit une courte pause. « J’en ai marre. Quand t’es là je sais plus ce que je fais, tu as une mauvaise influence sur moi, alors cesse ton petit jeu tout de suite ou… » Il prit une nouvelle grande inspiration et avala sa salive. « Ou je porte plainte pour harcèlement. » Il en avait par-dessus la tête, du brun, il sentait tellement de sentiments contradictoire en lui. « Je te hais, tu comprends ? Je. Te. Hais. » Il n’aurait jamais pensé un jour être aussi méchant envers lui.

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Il n'avait pas senti le temps court passer, jusqu'à ce qu'il commence à prononcer ces mots. C'était comme si le temps s'était ralenti, en réalité. Il n'avait jamais comprit ce genre de sensation, la blessure violente et interne que ça lui faisait, lorsqu'il se disait que Logan ne lui appartiendrait jamais. Et cette même idée lui revint en tête lorsqu'il écoutait ses mots, le léger sourire qu'il avait eu sur les lèvres avait presque immédiatement disparu. Il avait remarqué qu'il prenait des photos, il avait remarqué qu'il le suivait. Il s'appuyait de ses mains contre la barrière du balcon, Thomas fermait les yeux comme pour lui faire comprendre qu'il ne l'écoutait pas. Mais il ne pouvait pas l'ignorer, dans le fond, il n'y arrivait pas. Il n'y arriverait peut-être même jamais. Ses derniers mots lui firent l'effet d'un coup de poignard, il rouvrait les yeux presque immédiatement. C'était peut-être fou, mais ça lui faisait mal. Il n'avait jamais réellement ressentit ça, il ne s'était jamais dit qu'il avait mal, et pourtant cette fois c'était bien le cas. Secouant la tête doucement, il se détachait de la barrière et observait le garçon, posant ses mains sur ses épaules doucement avant de le relâcher, parlant toujours aussi doucement. « Qu.. Non, Logan. » Il avait beaucoup de mal à dire ce qu'il voulait exactement, il arrivait jamais à prononcer les mots comme il le voulait en face de lui, mais c'était beaucoup plus compliqué à cet instant. Posant son regard sur ses mains qui tremblaient, Thomas se décida à refermer les yeux pour tenter de se calmer. C'était probablement une bonne idée de se calmer, il risquait de dire des choses qu'il pensait beaucoup trop et qui n'étaient pas correctes à dire devant lui. Mais sa bouche allant plus vite que ses pensées, il rouvrit les yeux pour le regarder attentivement. « C'est elle qui te fait dire des choses comme ça ? C'est pas.. C'est pas possible, déjà, t'as pas le droit de dire ça alors que tu.. » Qu'il quoi ? Il ne faisait rien lui, à part peut-être être attirant, trop attirant pour lui. Passant ses mains sur son visage, il soufflait avant de secouer la tête. « C'est toi qui me pousse à agir comme ça, je sais pas comment faire pour que tu.. Tu comprends pas. » Il était perdu, totalement perdu même et ça pouvait facilement s'entendre à ses mots et à ses semblants de phrase. Se rappuyant contre le balcon, il refermait encore une fois les yeux pour tenter de remettre ses pensées dans l'ordre. Il n'aurait pas du sortir de sa voiture, c'était bien ce qu'il se disait. Il en avait été certain dès le début, c'était une mauvaise idée de s'approcher de lui. Trop mauvaise idée. Le regardant finalement encore une fois, il haussait les épaules doucement. « Tu veux que je fasse quoi ? T'imagines juste pas le pouvoir que.. T'as sur moi. Je pourrais faire ce que tu veux. Mais me demande pas ça. »

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Il sentit les mains de Thomas sur ses épaules. Il allait lever les siennes pour les enlever mais le brun le fit de lui-même. Il ferma les yeux, l’écoutant murmurer. Il ne voulait plus le voir, plus l’entendre, plus le croiser. Il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Il se renfonça dans son siège, passant en boucle dans sa tête les dernières paroles qu’il avait prononcées. Il n’avait rien ressenti de particulier en les disant, si ce n’était qu’un creux dans son estomac, une immense sensation de vide. Il avait été totalement méchant, et n’en éprouvait que mince remords ; pour l’instant en tout cas. Il savait que dès que Thomas disparaîtrait de son champ de vision il chercherait de nouveau à savoir où il est, comme d’habitude. Il reprochait au brun de le suivre, de le prendre en photo, de le harceler, mais au final il n’était pas mieux. Et voilà, il avait déjà des remords. Quel con. Il rouvrit les yeux lorsqu’il l’entendit reprendre la parole. Il disait des choses sans aucun sens, incompréhensibles, il finissait à peine ses phrases. Il parlait d’Eve, il avait compris qu’il parlait d’Eve. Que venait-elle faire là-dedans ? Non, elle n’avait rien à voir. Elle ne faisait rien d’autre que de l’aimer, et il l’aimait aussi, c’était réciproque et ce n’était en rien elle qui le poussait à dire tout cela à Thomas. Qu’il n’avait pas le droit de quoi ? Alors que quoi ? Il ne comprenait plus ce qu’il cherchait à dire. Il le regarda passer ses mains sur son visage. Il lui disait que c’était lui, qu’il ne comprenait pas ; il l’accusait maintenant ? C’était donc sa faute s’il venait l’épier jusqu’au coin de son immeuble ? Il ne le comprenait décidemment pas. Il s’appuya sur le bord du balcon et ils fermèrent les yeux en même temps, probablement tous les deux aussi perturbés parce ce qu’ils se disaient respectivement. Il l’entendit conclure. Apparemment, il avait un pouvoir, une emprise sur lui, et il comprit qu’il ne pourrait jamais le haïr, et que c’était la seule chose qu’il ne pouvait pas faire. Il ne le comprenait pas.

Il se leva et s’approcha tout prêt de lui, à quelques centimètres de lui, tout proche de son visage. Il planta son regard dans ses yeux et l’ancra bien profondément. Il parla distinctement. « Qu’est-ce qu’il te faut ? Qu’est-ce que je peux faire pour que tu me laisses enfin respirer ? Vivre ma vie ? Tu comprends. Je suis en couple, Thomas. J’ai une petite amie, Thomas. Alors laisse-moi, lâche-moi. Arrête, Thomas. » Il ne savait pas pourquoi il ne l’épargnait pas. Il pourrait juste lui demander de rentrer chez lui, de partir et de se reposer, au lieu de lui lancer tout ça, mais il n’en pouvait plus, il avait passé trop de temps à garder cela sur le cœur. Il n’en pouvait plus de le voir partout, il le faisait souffrir, il le faisait douter. « On ne pourra jamais avoir une relation stable, Thomas, et par relation j’entends un quelconque lien. On ne pourra jamais même être amis, je ne pense pas que cela soit possible. » Il lui tourna le dos, rangea sa chaise, et alluma une nouvelle cigarette. Il fumait dès que quelque chose n’allait pas, et il semblerait qu’il allait fumer cigarette sur cigarette ce soir. Il marchait, raide. « Thomas tu me rends fou. Je ne crois pas que je te hais vraiment, mais tout me pousse à le faire. Je ne me comprends pas, tu me… Tu me fais mal. » Il sentait deux perles de larmes de rage se coincer au bord de ses yeux. Il n’avait pas le droit de pleurer. Un papier glissa de sa poche, sur lequel le prénom du brun était écrit. Il provenait de son cahier, il l’avait déchiré pour que personne ne tombe dessus par hasard. Il le ramassa et le jeta par-dessus le balcon. « Arrête de me hanter, Thomas. » Il n'avait jamais autant prononcé son nom.

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Quand il s'était tut, il avait vu Logan se lever. Mauvaise idée de faire ça, Thomas savait presque systématiquement que tout son système interne allait s'arrêter, il avait déjà beaucoup de mal à tenir debout à cause du choc que ses mots lui avaient fait, ça allait être encore plus dur. Et ça se confirmait quand il posait son regard sur son visage, l'ancrant également dans ses yeux. Il n'avait jamais fait ça auparavant, le regarder dans les yeux, parce qu'il savait que forcément ses joues finiraient aussi rapidement teintées de rouge. Et il avait raison de penser ça, parce que c'était bien le cas. Il l'avait écouté, finalement. Il était en couple, il le savait, il enrageait silencieusement. Il essayait de faire abstraction de son couple, de faire abstraction des pensées meurtrières qu'il avait envers Eve, petite peste qui était là uniquement pour lui prendre la personne qu'il aimait. Logan avait été le seul à lui faire sentir quelque chose, avant qu'il apprenne à ne ressentir de la rage. Il ne ressentait rien d'autre. L'attirance pour Logan, la douleur de se dire qu'il n'était pas sien, la haine pour Eve. Il n'avait pas apprit à ressentir la tristesse ou la joie, ce n'était pas ce qu'il voulait, il le voulait lui seulement. Il se fichait du reste, dans le fond. Quand il lui avait tourné le dos, Thomas s'était tenu à la barrière de balcon en sentant ses jambes le lâcher. Il essayait de tenir droit pour ne pas avoir l'air détruit, pour avoir l'air normal. Mais il n'y arrivait pas. Il écoutait ses derniers mots, se mordant les lèvres quand il sentait ses larmes lui monter aux yeux. Il n'avait jamais pleuré, sauf de rage, et il ne comprenait pas comment un sentiment d'amour pouvait être aussi destructeur. Parce qu'au fond de lui, ça lui faisait horriblement mal. Fermant les yeux en laissant ses larmes couler sur ses joues, Thomas restait appuyé à la barrière avant de se tourner vers l'extérieur, il n'avait pas envie de l'observer, pour la première fois depuis le jour où il l'avait vu. Il avait juste envie de s'éloigner et de partir. Il avait passé ses mains sur ses joues, essuyant les larmes qui y étaient restées avant de se rapprocher du jeune homme. Posant une de ses mains sur le dos de Logan, il se mordit doucement la lèvre inférieure avant de retirer sa main. « Je.. Je veux pas te faire de mal. » Il était sincère dans ses mots, c'était bien la première fois qu'on pouvait entendre Thomas faire preuve de sincérité. Il n'avait jamais ressenti le besoin de l'être, dans le fond. Maintenant il comprenait pourquoi il ne l'avait jamais été, il ressentait ce sentiment de honte, comme s'il avait avoué quelque chose qu'il n'aurait jamais du dire. Et comme s'il était obligé de continuer, maintenant qu'il avait commencé. « Je veux pas être ami avec toi, je veux juste.. » T'avoir. C'était ce qu'il avait pensé, mais il n'avait pas pu le prononcer. Honte. Il paraîtrait dingue, si ce n'était pas déjà le cas. Reculant finalement avant de souffler doucement pour essayer de respirer un minimum calmement, il relâchait la pression de ses épaules pour ensuite secouer la tête. « Je sais pas si.. Si c'est une bonne idée de te le dire. » C'était une mauvaise idée, il en était certain, mais il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir attirer son attention. Il voulait lui dire qu'il n'avait rien ressentit, il n'avait jamais rien ressentit avant de le rencontrer. Mais il ne pouvait pas. Se plaçant devant lui, il lui enlevait doucement sa cigarette de la bouche. « Reste toi même, s'il te plaît. Je veux pas te perturber en quoi que ce soit, fais juste comme si.. Comme si j'étais inexistant. Tu le faisais bien jusqu'à aujourd'hui, right ? Et si vraiment t'y arrives pas.. Demande moi ce que tu veux, mais pas de m'éloigner de toi. » Il était toujours sincère. Il n'avait pas l'impression de faire des choses mauvaises à cet instant. Posant quelques secondes son regard sur ses lèvres, il finit par secouer la tête en sentant de nouveau ses joues rougir. « Il n'y a rien que je ferais pas pour toi. Je me fiche de ce que je dois faire, je me fiche de qui je dois blesser, je me fiche de quel sang je dois faire couler. Tu as juste.. Juste à me dire ce que tu veux. »

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Il regarda couler les larmes du brun. Il baissa les yeux, il baisse la tête. Il se sentait mal de l’avoir tant blessé, il se sentait mal de lui avoir dit ce qu’il pensait être la vérité, mais qu’il, au fond de lui, savait faux. Il était tout autant obsédé par Thomas qu’il l’était par lui. Il avait honte. Il voulait tout rattraper mais il ne savait pas comment, il avait des remords, beaucoup trop. Il se tourna, pour que l’autre ne voit qu’il commençait à pleurer également. Dans quoi il s’était lancé ? Il n’était qu’un échec, il avait tellement honte. Il sentit une main se poser sur son dos, il sursauta et frissonna. Le fait de le sentir là, derrière lui, l’apaisait d’une certaine manière. Il se retourna lentement lorsqu’il entendit les paroles du brun. Il sentait une grande sincérité dans ses paroles, et cela lui faisait chaud au cœur. Il lui donnait de l’importance. Il ne l’avait jamais remarqué jusqu’ici. Il avait toujours cru que c’était juste un harceleur quelconque, un mec qui ne voulait que son cul pour ainsi dire, un chien. Mais il n’en était rien. Il ressentait des choses pour lui, qu’il manifestait plus ou moins différemment, mais il ne lui voulait pas de mal ; il avait tellement de remords. Il écoutait tout ce qu’il disait, il analysait, il écouta jusqu’au dernier mot. Il regardait le visage de Thomas, sa cigarette dans la main, qu’il avait enlevée d’entre ses lèvres. Le temps était comme figé. « Je ne peux pas faire comme si tu étais inexistant. »

Ces mots le frappèrent même s’il les avait prononcés lui-même. Il ne s’attendait pas à lui dire cela un jour. Il sentait son portable vibrer dans sa poche, sûrement Eve qui s’inquiétait, mais il s’en foutait bien pour l’instant. Il le sortit et le mit en silencieux, ne vérifiant même pas si c’était elle. Il admira tous les détails du visage de Thomas ; il vit ses joues rougir, ses muscles se contracter. « Tu es beau. » Il avait dit ça sans vraiment réfléchir et se sentit un peu gêné après coup mais ce qui était fait était fait. Il se décida à continuer maintenant qu’il avait gaffé une fois. « Ça me touche ce que tu dis Thomas, ça me fait du bien. Je ne sais pas s’il y a quelque chose entre nous, je ne sais pas s’il se passe quelque chose, mais tu me fais du bien. Et tout ce que j’ai dit avant… J’étais juste trop perturbé de te voir là, près de moi, je pense… Je n’en ai jamais pensé une miette. » Il repensa aux dernières paroles du brun. Il avait été courageux de continuer à insister malgré tout ce qu’il lui avait dit. Il n’avait été qu’un immonde connard. Il le regrettait. « Je regrette, je suis désolé pour tout ce que je t’ai dit. » Il remonta un peu leur conversation mentalement et se rappela d’un détail. « Tu as dit que tu ne voulais pas être ami avec moi, et tu n’as pas fini ta phrase. Qu’est-ce que tu veux ? » Il restait là, immobile, incapable de bouger, la honte de changer si subitement d’avis comme cela. Il devait lui paraître bipolaire ; il l’était peut-être.

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Il ne pouvait pas, ces mots-là résonnaient presque immédiatement dans le crâne de Thomas. Il ne comprenait pas pourquoi et comment ça se faisait, lui il n'avait aucun mal à faire comme si x ou y personne était inexistante, ça ne lui posait pas de problèmes. Alors il n'arrivait pas à le comprendre. Pourquoi et qu'est-ce qu'il voulait dire, comment et ce que ça devait lui faire. Rien n'était clair dans son esprit, il était embrumé par la douleur et effacé par l'attirance, il n'arrivait pas à discerner les formes qu'il devait connaître et ne pouvait pas savoir ce qu'il devait faire face à lui. Son cerveau lui disait accélère, son cœur lui disait ralentit. Tout allait trop vite, trop mal, puis trop bien. Puis tout était trop net, tout redevenait maintenant flou sous ses yeux. Il ne comprenait plus où il était, il ne comprenait plus pourquoi et ne comprenait plus comment s'en sortir. Il était là, oui il l'était. Pourquoi est-ce qu'il était sortit ? Simple intuition, ça lui faisait mal. Abruti. Il fit l'effet d'une bombe, son compliment. Il n'avait pas pu s'empêcher de se mordre les lèvres, presque directement oui. Il avait beaucoup trop de mal à se contrôler quand il lui disait pas ce genre de choses, pourquoi il devait en rajouter ? Ses joues aussi avaient rajouté un peu plus de couleur rouge suite à ça, et il avait baissé le regard. Pourquoi faire ça ? C'était inutile, mais il essayait de retrouver une once de confiance en lui. Ses mots, sa voix, son odeur, ça le rendait de plus en plus accro à lui. Ce sentiment qui continuait de se renforcer, jusqu'à cet instant, sa question. Son visage s'était peut-être décomposé. Ce qu'il voulait ? Il le voulait. Lui, et tout ce qui était de lui. Il avait du mal à se dire qu'il lui posait la question, mais il était en couple et il ne pouvait pas le lui dire comme ça. « Ce que je.. Veux.. ? » Oui, ce qu'il voulait, il reposait la question comme pour se donner du courage, gagner du temps. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Relevant le regard vers le garçon, il sentait bien à la chaleur dans ses joues qu'il rougissait encore, énormément, mon dieu. Se léchant les lèvres avant de se les mordre, il reculait légèrement en passant une de ses mains derrière sa nuque pour se la gratter. « Je.. Euh. Logan.. » Il se rendait compte à quel point c'était difficile de lui dire, il ne savait pas comment formuler sa phrase. Lui dire simplement ? Logan, je te veux. Et ça n'aurait pas été si difficile pour quelqu'un ne ressentant rien. Il savait seulement que ça paraîtrait trop dénudé d'émotions. Il n'y arrivait pas, en plus de ça, à cause de son cœur qui s'accélérait à lui en faire mal. « Je peux pas.. » Il avait baissé d'un ton, comme si sa voix s'était brisée au début de sa phrase. Il ne pouvait pas le dire, il allait lui montrer si c'était comme ça, de toute façon. En quoi devrait-il seulement le prononcer ? Alors il s'était approché, il posait ses mains sur les épaules du garçon. Son cœur allait lâcher, il le sentait arriver. Pourquoi est-ce qu'il faisait ça, bon sang ? Le regardant dans les yeux finalement, il s'appuyait légèrement sur le garçon. C'était fou ce qu'il venait à faire pour lui montrer ce qu'il voulait. Mais finalement il s'était approché, il l'avait fait. Il s'était décidé à poser ses lèvres contre les siennes, il l'avait fait. Même si sa respiration s'était coupée à l'instant même, il savait qu'il allait être repoussé. Il le pensait, mais il ne l'espérait pas.

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« Oui ce que tu veux. » Il voulait savoir. Il voulait connaître la raison de tout l’engouement autour de sa personne, il voulait connaître la raison pour laquelle il se trouvait cette nuit au coin de l’immeuble, il voulait connaître la raison de toutes les photos prises. Il regarda Thomas lever la tête, il voyait bien les deux énormes tâches rouges sur ses joues. Ce qu’il voulait était si honteux qu’il le laissait paraître ? Il prit cet air bien connu de la gêne, le visage légèrement tordu et la main derrière le cou, un peu badaud. Il entendit dans ses paroles qu’il hésitait. Etait-ce si grave que cela ? « Oui.. ? » La tension autour des deux jeunes hommes était palpable. Il disait qu’il ne pouvait pas. Pourquoi ? Il s’apprêtait à répliquer quelque chose mais le brun se mit soudainement en action et cela le coupa de toute réflexion. Il laissait agir, le temps était comme figé par le silence du balcon, même la nuit semblait s’être tue. Il sentit les mains de Thomas sur ses épaules, il ne disait rien, se contentant de regarder doucement son visage. Leurs regards se croisèrent, leur contact devenait de plus en plus soutenu. Il vit le visage de l’autre s’approcher, il savait qu’il aurait dû le stopper avant que leurs lèvres ne se rencontrent. Que faisait-il à présent ? Il le repoussait ? C’était la meilleure chose à faire… Il posa ses mains sur le torse de l’autre et d’une petite pression le fit reculer. La gêne créa un léger silence, jusqu’à ce qu’il se remette à parler, après avoir trouvé les mots qui lui paraissaient justes. « Hum… Je. Je pense pas que ça soit possible. »

Il rangea ses mains dans ses poches, elles tremblaient. Pour être tout à fait honnête, il était chamboulé. Il n’allait pas se mentir, il en avait fait des rêves avec Thomas, certainement plus qu’avec Eve, et bien sûr ce scénario y figurait, mais il ne se serait jamais imaginé qu’un jour il arriverait, ce pourquoi il n’avait jamais réfléchi à quoi lui dire, sans lui faire mal. Il essaya d’être le plus diplomatique possible. « Je.. Je suis en couple, je peux vraiment pas euh… Je. » Pas vraiment quoi ? Voilà qu’il se retrouvait à la place de celui qui ne finissait pas ses phrases. Il s’assit, directement, il ne chercha pas à aller attraper la chaise, il devait s’assoir, maintenant. Il se posa là, sur le sol froid du balcon prenant sa tête dans ses mains. Il était trop divisé, il y avait comme deux clans dans sa tête, le clan Eve et le clan Thomas, et c’était comme si les deux se mener une guerre. Il n’arrivait pas à dire ce qui lui arrivait, il ne savait pas pourquoi il y avait un tel conflit à l’intérieur de lui-même. Il aimait Eve n’est-ce pas ? Alors pourquoi savoir que Thomas l’aimait le mettait si mal ? Il devenait fou, il finirait fou. « Putain Thomas. T’as pas le droit de me faire ça. Pourquoi maintenant ? Pourquoi… là ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? » Il n’en pouvait plus, il avait l’impression que sa tête aller exploser, que son cœur allait s’arrêter de battre sous la pression.

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FEAT. LOGAN STERLING

Thomas l'avait sentit, et il l'avait fait : il l'avait repoussé. Et en réalité ça lui faisait plus mal qu'autre chose, au final. Il avait gardé les yeux fermés quelques secondes, jusqu'à l'entendre parler. Il avait honte, foutrement honte. Pourquoi il avait fait ça ? Quel abruti il faisait. Ce n'était pas possible, mais Thomas le savait ça, il n'avait pas besoin de l'entendre de sa bouche. Il savait qu'il était en couple, et pourtant il lui répétait. Alors il avait reculé, il avait cette envie de pleurer, mais c'était comme si son corps refusait de relâcher ses sentiments. La honte, c'était la seule chose qu'il arrivait à exprimer. Il avait honte d'avoir essayé de lui faire comprendre qu'il l'aimait. Quand il eut finit de dire qu'il ne pouvait pas faire il ne savait trop quoi, Thomas ne put pas s'empêcher de parler, d'un ton plus clair que les autres fois. Il était blessé, et ça s'entendait clairement à sa voix, blessé en particulier parce qu'il lui parlait encore d'elle. « Mais tais-toi. » Il essayait pas de réparer ses erreurs, il voulait seulement qu'il comprenne, et visiblement c'était pas encore le cas. « Pourquoi quoi ? Tu.. Tu m'as demandé ce que je voulais, je te montre. » Il n'avait jamais comprit ce genre de personnes, qui demandaient quelque chose pour ensuite demander pourquoi on leur avait répondu, avec des mots ou des actes. Il n'avait pas voulu le mettre dans cet état-là, et ça le tuait de voir qu'il pouvait le mettre dans ce genre d'état, sans rien faire de particulier. « J'ai pas le droit de faire quoi ? Et je sais que t'es en couple. Avec.. Elle. » La rage dans sa voix pouvait s'entendre quand il avait prononcé ce dernier mot, il avait la haine de le dire lui-même, il l'avait laissée l'avoir. Pourtant Logan lui appartenait, et il n'avait pas le choix. « Mais tu sais quoi ? J'en ai strictement.. Rien à faire. Quand t'es arrivé, quand vous étiez pas ensemble, c'était.. Pas elle. Elle elle est venue après. Et j'apprécie pas forcément qu'on me prenne ce.. » Qui est à lui. Il savait que dit comme ça, ça ferait comme si Logan était un objet, mais il ne l'était pas à ses yeux. Il était juste à lui, c'était rien de plus. « Pour la première fois que je ressens quelque chose pour quelqu'un, ça me fait pas forcément plaisir que ce quelqu'un soit en couple. T'es pas obligé de me le rappeler à chaque fois. Et c'est conseillé que tu le fasse plus, sinon je vais véritablement finir par faire un meurtre. » Il était sincère, il comptait réellement la tuer si c'était la seule chose à faire pour avoir l'attention de Logan. S'appuyant contre le balcon, Thomas mit son visage entre ses mains avant de soupirer, refermant les yeux. Il n'était pas de ce genre à dire tout aussi cash. Mais c'était fait. « Si tu veux je peux partir. »

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Il l’écoutait parler mais n’arrivait toujours pas à se représenter ce qu’il venait de se passer. Il trouvait ça aberrant, fou, incroyable, impossible. Il disait qu’il montrait ce qu’il voulait, qu’il répondait de manière insolite à sa question. Il n’avait pas pensé que la réponse serait d’une telle nature. Un baiser, un putain de baiser. Il n’arrivait même plus à parler. Il répétait les mêmes mots en boucle dans sa tête : « Ce n’est pas réel. Ce n’est pas réel. » La façon dont il prononça le « elle » le ramena à la réalité. Elle, Eve. Eve, Eve, Eve. Il n’en avait rien à « faire » d’elle apparemment. Qu’on me prenne ce qui quoi ? Il ne faisait même plus réellement l’effort de comprendre ce qu’il disait, son cerveau lui disait stop, il faisait une overdose de Thomas. Il entendait ses mots. Etait-il en train d’essayer de le faire culpabiliser ? Parce que ça marchait. Il sentait les larmes couler sur ses joues malgré lui. Bipolaire, bipolaire, il était totalement putain de bipolaire. Il n’en pouvait plus. Il le menaçait en plus, ou plutôt il menaçait Eve. Dans quoi il s’était lancé. Il entendit le téléphone fixe sonner. Il se releva et indiqua d’un signe de tête qu’il revenait. Avant de rentrer il eut juste le temps d’entendre sa dernière phrase. Non. Il décrocha et fut surpris d’entendre la voix de sa petite-amie.

Elle lui reprochait de ne pas avoir répondu à ses… approximativement cinquante appels et quelques centaines de messages ; ouch. Il s’éclairci la gorge pour éviter qu’on entende trop les larmes qu’il avait versées très récemment. « Hrm, ah euh oui… Mon portable avait plus de batterie, désolé. » Il l’entendait se plaindre, lui dire que d’habitude il avait toujours de la batterie pour elle… Il n’avait pas besoin d’entendre ça maintenant, ne sentait-elle pas qu’il avait autre chose à foutre maintenant ? Elle qui se clamait lier d’un lien fort avec lui. Non, pas d’emportement, c’est la colère et Thomas qui lui font penser ça. Il aime Eve, il l’aime. Quoiqu’il commencer à en douter. Putain, fuck, merde, dans quoi il s’était enfoncé. « Ça te dérange si je te rappelle ? Je suis un peu occupé là, j’ai euuuuh.. » Il regarda par la porte-fenêtre. « Du monde à l’appart. » Il ne lui laissa pas le temps de lui répondre qu’il raccrocha et marcha aussi vite qu’il put, que ça paraisse le plus naturel possible, jusqu’à Thomas. « C’était euh… Ma mère. » Menteur. Un silence gênant s’installa. « Je euh… Tu peux rester, si tu veux. A l’heure qu’il est c’est une mauvaise idée de conduire jusqu’à chez toi… » Il se mordit la lèvre. « Enfin je veux dire, il fait nuit c’est euh… Dangereux. Tu peux rester dormir. »

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FEAT. LOGAN STERLING

Il avait entendu Logan, il était parti. Il était parti du balcon du moins, et Thomas arrivait enfin de nouveau à respirer correctement. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi il n'arrivait pas à respirer quand Logan était à côté. Foutus sentiments. En réalité, il était soulagé de ne plus avoir l'oppression du regard de Logan, il se sentait plus libre de mouvements, plus libre de pensées, plus libre d'actes. Pourquoi est-ce qu'il devait penser ça ? Il voulait disparaître, et il voulait qu'il disparaisse. C'était compliqué, tout ce qui se passait dans son crâne. Et Logan était à la fois cet attractif et ce répulsif. Il était attiré par son physique, il était parfait à ses yeux. Mais quand il s'écoutait lui-même, son caractère l'aurait bien poussé au meurtre. Physiquement attirant, mentalement répugnant, c'était tout ce qu'il trouvait. Pas de soucis, mais putain il était amoureux. Il avait fermé les yeux et il l'avait écouté parler à l'intérieur, il ne savait pas ce qu'on lui disait à l'autre bout de l'appareil mais au ton de sa voix, il avait comprit qui était au bout du fil. Eve. Eve, petite garce. Il la haïssait, et encore c'était bien plus que de la haine. C'était de la rage, une obsession cruelle de la haïr jusqu'au point où même un regard serait fatal. Thomas n'était pas de ce genre à haïr à un tel point les gens. Sauf quand on lui prenait ce qui lui appartenait. À lui et personne d'autre. Quand Logan était revenu, Thomas n'avait pas pu empêcher de le haïr intérieurement. Menteur. Il savait qu'il mentait. Sa mère ? Est-ce qu'il le prenait pour un con ? Mais il n'avait rien dit, il comptait le garder ça, pour avoir quelque chose de plus à lui dire si jamais il le vexait. Connard, ce fut le premier mot qui lui vint en tête quand il regardait de nouveau le jeune homme. Mais il ne comptait pas dire ce qu'il pensait au plus profond de lui. Alors il avait écouté les mots, la suite des mots de Logan, et il avait croisé les bras. Non. Il voulait partir, il avait envie d'insister mais son corps lui disait de faire le contraire. Passer une nuit avec Logan, c'était presque dans ses rêves et pour une fois il allait pouvoir le faire. Alors il avait décroisé les bras, et il avait hoché la tête. « D'accord.. C'est mignon de t'inquiéter pour moi. Mais je sais conduire correctement tu sais, t'es pas obligé d'avoir peur pour ça. Mais bon, je veux bien rester. » Il s'était rapproché de Logan ensuite, le regardant un long moment avant de poser son regard sur ses lèvres. Il avait cette foutue envie de l'embrasser, mais il fit tout autre chose. Le regardant droit dans les yeux, il se remit droit devant lui. « Au fait. » Juste après ces mots, il hésita pas une seule seconde à lui frapper la tête assez brutalement contre le mur. « T'apprendras à mieux mentir. Je suis pas con au point de gober que c'était ta mère. »

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