Lyleen ∞ Noam

Aujourd’hui était censé être ma journée de repos, mais en tant que co-PDG de Hope-Baxter Company avec mon frère Nolhan, les jours de repos ne signifiaient plus rien pour moi désormais. Je m’étais donc levé assez tôt et m’étais mis dans mon bureau pour travailler tranquillement. Je portais un simple jean, mais j’avais mis une chemise noire et une veste de costard grise foncé au cas où j’aurais besoin de visio-conférer avec un de mes collaborateurs. Dans mon métier, on était jamais à l’abri d’une réunion de dernière minute, alors je devais être présentable à tout moment. C’était la clé si l’on voulait être respecté, surtout à mon âge. D’après un article du New-York Times, Nolhan et moi faisions partie des 10 plus jeunes et plus sexys hommes d’affaires de la planète. Un ramassis de foutaises ces articles.

Nolhan venait de m’appeler du Mexique, où il était en déplacement pour la semaine. D’habitude nous nous déplacions à deux, mais Emily, ma petite sœur ingrate et rebelle faisait encore des siennes, et ma mère devait passer des examens pour sa maladie au cours de la semaine. Alors comme depuis que nous étions rentrés il y a trois mois maintenant, seulement l’un de nous deux faisait les voyages. Là, il s’agissait de finances. Qui de mieux placé que Nolhan pour ça. Moi c’était plus la direction et le marketing, lui c’était plutôt les finances et la comptabilité de l’entreprise. « Comment ça ils refusent de payer ? » Je me pinçais l’arête du nez, ces mexicains avaient le don de m’énerver. « Et bien tu leur dis qu’on arrête tout alors. On ne va sûrement pas continuer si nos partenaires refusent de payer. Qu’ils aillent voir la concurrence s’ils veulent, ils seront bien déçus et reviendront la queue entre les jambes ! » Je soupirais et m’étalais dans mon fauteuil. « Réfléchir à quoi ? C’est tout bien réfléchi, avec le bénéfice de l’entreprise, ils pourraient remontrer en 5ème position. Alors s’ils veulent rester septième et se faire voler la vedette dans leur propre pays par Evercorps Company à eux de voir […] Ils ont changé d’avis ? Très bien, ça nous fait un problème de moins à resoudre. Ouais merci, bonne journée No’, à dimanche. »

J’avais raccroché furieux et m’étais passé la main dans les cheveux quand quelqu’un avait sonné à la porte. Qui pouvait bien débarquer chez moi sans même avoir appelé ? Les gens qui me connaissent bien savent pertinemment que je vis quasiment au bureau. J’avais alors été ouvrir la porte après m’être longuement étiré. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Lyleen devant moi lorsque j’ouvris la porte. Je fis une moue et elle déposa un baiser sur ma joue. « Lyleen ! Je suis content de te voir. Tout va bien ? Qu’est-ce que tu fais là ? Y’a un problème ? » Je lui rendis son étreinte et me dégageais pour qu’elle puisse entrer. « Je vais prendre ta veste, tu vas voir, il fait bon à la maison, j’ai fais installé le chauffage au sol, c’est un bonheur pour les pieds. » Après avoir déposé sa veste au porte-manteau, je la conduis au salon, un peu inquiet de la voir débarquer comme ça. J’espérais que tout allait bien.

Lyleen ∞ Noam

Le rire de mon amie Lyleen me calma un petit peu, elle était rayonnante, toujours pétillante, tout sourire comme à son habitude. « Non non tu ne me déranges pas du tout, c’est juste que tu préviens avant de passer d’habitude. Mais c’est une excellente surprise, hein ! J’avais juste peur que tu débarques chez moi parce qu’un astéroïde s’était écrasé sur ta maison, ou parce que tu étais suivis par un fou ou quelque chose comme ça. Quoique je t’aurais volontiers hébergé chez moi bien évidemment. » Noam et son imagination débordante, Noam qui parle trop aussi, aurait dit ma mère. En rigolant, je me mis au milieu du couloir les bras et les jambes écartés comme pour la retenir. Elle alla ensuite s’installer sur le canapé, en chaussettes. Elle était mignonne comme ça avec ses petites chaussettes, j’imagine une Lyleen plus jeune faisant des soirées pyjamas en chaussettes avec ses copines. Je souris en la voyant assise comme ça. « Oui t’as vu, c’est agréable hein. » Je souris, fièrement cette fois-ci. Le chauffage au sol avait changé ma vie, je passais désormais ma vie en chaussettes. « Oh non, ça me fait extrêmement plaisir, et puis ça égaille ma journée. Tu déranges pas je te dis. » Je déposais un baiser sur le sommet de sa tête. « Oui oui ça va, je suis un peu fatigué. » déclairais-je en passant ma main devant mon visage. « Techniquement aujourd’hui c’est mon jour de congé, mais bon, les mexicains ont pas l’air d’être au courant. » Je préférais ne pas m’étaler à ce sujet, de peur de m’énerver une nouvelle fois. Je ne voulais pas faire peur à mon amie. Je m’énervais rarement, disons que je grognais un petit peu. Je ne m’étais énervé que rarement dans ma vie, et ça n’avait jamais été très beau à voir. « Et toi tu vas bien ? Je te sers quelque chose à boire ? » Je passais derrière le bar et la regardais en sortant deux verres. Je me servie un verre d’eau pétillante puisque je ne buvais jamais de boisson alcoolisé. « J’ai de tout ici alors fais toi plaisir. » Je lui souris, un sourire de gamin.