Have u forgot who u r ?

C'était un samedi soir comme les autres, rien de bien exceptionnel. Comme chaque week-end, je profitais de mon unique soirée de libre de la semaine pour sortir et aller faire la fête. On n'se refait pas, une Joy qui reste chez elle un samedi soir, ce n'est plus Joy. J'avais envoyé un message à Inaya pour qu'on se rejoigne, cette soirée promettait de belles choses. Le duo de meilleures amies faisant la tournée des bars, ça ne pouvait qu'être magique. Nous nous rendions donc dans plusieurs discothèques, enchaînions les shots d'alcool et dansions jusqu'à en avoir mal aux jambes. Ina rencontra un beau jeune homme et me demanda la permission pour partir avec lui finir la soirée dans son appart'. Je ne pu m'empêcher de lui dire un grand oui, avec un sourire aux lèvres trahissant ma bonne humeur. Elle pouvait partir, elle n'avait pas à culpabiliser, j'étais encore assez sobre pour reprendre le volant et aller faire un petit tour pour terminer correctement la soirée. La brune fila alors en me faisant un clin d’œil, l'air de dire "merci bébé, lui et moi on va bien s'éclater". Inaya n'avait pas de mal à faire de rencontres, canon qu'elle était, les mecs se bousculaient pour passer rien qu'une soirée avec elle. Quant-à-moi, je ne recherchais pas de plans d'un soir. C'était rare quand je ramenais chez moi un parfait inconnu sous l'effet de l'alcool, j'ai toujours préféré avec des personnes qui m'attirent - et pas que physiquement. Venant tout juste de rembarrer un gros lourd qui s'était approché un peu trop près de moi, je quittais la boîte pour rejoindre ma voiture. Je m'engageai sur une nouvelle route, roulant à plein phare et me demandant où je pouvais bien aller. Je n'eus pas à réfléchir longtemps, une visite surprise chez Maël pourrait bien lui faire plaisir. Dès que je le pouvais, je m'arrangeais pour passer du temps avec lui, je voulais être l'amie parfaite dont il se souvienne quand il serait en maison de retraite, celle qui l'aurait soutenu jusqu'au bout envers et contre tout; qui l'aurait aidé à guérir d'son chagrin. Parce que Maël avait beau ne pas exposer ses sentiments aux grands jours, je savais qu'il soufrait intensément du décès de sa fiancée. Arrivée devant son appartement, je ne pris pas la peine de toquer et rentrai directement. Comme si c'était chez moi. Mais, ça ne le dérangeait pas, il avait l'habitude de mes visites à l'improviste. En même temps, avec une fille aussi imprévisible que moi pas étonnant. Je pénétrai la grande pièce et je ne vis pas l'ombre d'un Maël. Je m'avançais encore et finissais par arriver jusque devant sa chambre. J'ouvris la porte tout en l'appelant. - Maël ! T'es oùùùù ? M'dis pas qu't'es déjà couché, j'te croirais pas ..... ! Au même moment, je le vis confortablement allongé dans son lit, aux côtés d'une blonde endormie. Inutile de préciser qu'ils étaient tous les deux complètement à poil. Et pas besoin de dessin pour vous dire qu'ils avaient inévitablement couché ensemble. - Putain, mais c'est qui elle ? Je m'approchais de la belle qui fût réveillé par ma colère et je pris son bras en la tirant hors du lit. - Tu prends tes affaires et tu dégages ! La pauvre ne comprenait rien. Avec son p'tit air innocent sur le visage, sa moue triste et ses sourcils levés. J'l'aurais bouffé. J'la fis déguerpir au plus vite, prenant même soin de lui montrer le chemin de la sortie. Quand je refermai la porte derrière elle, je vis Maël qui s'était habillé et qui était venu jusque dans le salon. - T'en as pas marre, Maël ? D't'envoyer en l'air avec la première venue ? T'es plus un connard bordel, t'es devenu un mec bien. Pourquoi tu r'commences à faire ton chien ? dis-je en faisant de grands gestes. Je ne connaissais plus mon ami. Maël était devenu quelqu'un d'autre, le même que celui du passé. Mais je ne voulais pas perdre celui que j'avais connu, que je connaissais mieux que n'importe qui. Je voulais retrouver mon Maël fidèle, et attentionné. Pas l'salaud qui baisait toutes les filles qui réussissaient à dresser le membre d'son entrejambe.

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Have u forgot who u r ?

Je restais complètement persuadée que cette pauvre blondinette toute jolie toute mignonne n'y était pour rien dans tout ça. La pauvre venait d'être foutue à la porte d'un appart' où elle avait couché avec le propriétaire, par une totale inconnue enragée et tout ça, en beau milieu de la nuit. Je culpabilisais - un peu, d'y avoir été de manière aussi abrupte mais d'un autre côté, avais-je le choix de réagir d'une autre façon ? Maël commençait à se retaper des minettes tous les soirs, et je devais fermer ma gueule ? Il était hors de question qu'il passe au travers de ma colère, et c'était pour son propre bien si je lui criais dessus. Ces derniers temps, il n'était plus le même et ce changement avait subitement suivi le décès de sa fiancée. Je savais à quel point c'était dur pour lui, et j'avais toujours été présente à ses côtés pour le soutenir mais je ne supportais pas qu'il oublie Nora en couchant avec toutes les catins qui font les bars.  -  Rooh t'exagère pas un peu ? Je couche pas non plus avec toutes les filles qui me tombe sous la main.. Pourquoi j'ai recommencé ? Car j'ai cru voir Nora dans le bar ce soir.. voilà pourquoi j'ai voulu oublier.. Son excuse fût la moindre crédible que j'eus entendu de toute ma vie. Je levais les yeux au ciel, Maël mentait. Pire encore, il se mentait à lui-même. Comment pouvait-il tenter d'oublier Nora ? Elle resterait toujours encrée en lui, où qu'il soit. Elle le suivrait jusqu'à sa mort, et il ne pouvait pas en décider autrement. La trahir avec n'importe quelle gonzesse, ce n'était pas la meilleure des solutions. J'aurais voulu lui expliquer, sagement, mais je savais qu'il ne voudrait rien entendre là-dessus. Et je n'avais pas forcément envie de me lancer dans un dialogue de sourd. - Tu n'es plus qui tu étais, Maël. répondis-je d'une voix solennelle. Il avait changé, trop pour que je puisse y faire quoi que ce soit. A présent, il était le seul maître de son corps et le seul à pouvoir emprunter les bons chemins. Il devait prendre conscience de qu'il était, et de qui il voulait devenir. - C'est à ça que tu veux que ta vie ressemble ? Je levai les mains en désignant l'appartement en désordre du jeune homme. Mais cela signifiait bien plus qu'un simple bordel dans une pièce. Son lieu de vie était à l'image de ce qu'il était aujourd'hui. Une tasse de café froid qui avait trop attendu pour être bu, un string qui traînait par terre, la cendre sur la table qui débordait du cendrier. - A un bordel ? Réveille-toi putain. C'est pas toi tout ça, c'est plus toi. Tu l'sais, tu m'lavais prouvé ces dernières années. J'avais envie d'ramener Nora dans la conversation, mais il aurait pu mal le prendre. En secret, j'imaginais qu'elle soit là, et qu'elle voit l'état de son (ex) fiancé, la gueule d'son présent inconditionnel.  

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